La marqueterie consiste à utiliser plusieurs essence de bois naturels ou teintés afin de réaliser un décors plus ou moins complexe, allant du simple motif géométrique au bouquet de fleurs. Née sous l’Egypte Antique où le travail de marqueterie consistait à incruster dans la masse en creusant le bois (Tarsia certosina) toute sorte de matériaux pour décorer les divers objets, elle disparaîtra plus tard pour ne réapparaître qu’à la renaissance en Italie. On incrustera notamment aux grands cabinets d’ébène, de la corne (teintée) ; de l’os ; de l’ivoire ainsi que des pierres dure. Mais c’est dans la partie intérieure, nommée “théâtre”, que tout le talents de ces artisans sera révélé pour laisser apparaître de véritables mines d’or. On jouera avec les contrastes des bois pour créer de véritables décors (souvent architecturaux) en “trompe l’oeil” rehaussés de miroirs en arrière plan pour y donner de la profondeur.
Ces chefs-d’œuvre viendrons rapidement influencer le travail des artisans de France et c’est alors au 17eme siècle que la marqueterie s’imposera totalement aux décors des meubles en les recouvrant intégralement de scènes grotesques et feuillages. Andre-Charles Boulle sera l’ébéniste emblématique de l’époque grâce à l’invention d’une nouvelle technique « Tarsia a incastro » qui consistera à découper les motifs en juxtaposant plusieurs épaisseurs de matériaux. On teintera l’écaille de tortue en rouge et on gravera le laiton, pour y donner le détail du dessin. Il donnera son nom à la « marqueterie Boulle »
La marqueterie va connaitre son apogée au 18e siècle en atteignant un degré de précision encore jamais égalé. Grâce à la multitude d’essences de bois qui seront employées pour enrichir le décor on parlera alors de « peinture en bois » où de véritable « tableaux ». Ainsi, chaque pièce du dessin sera découpée une par une pour être assemblée à la manière d’un puzzle (technique « élément par élément »). Jean François Oeben et son apprenti Jean Henri Riesener seront sans doute les ébénistes emblématiques de l’époque grâce au monumental travail du célèbre « Bureaux à cylindre du roi ».